Cuisiner pour se souvenir

Ce matin j’ai lu dans une revue, une phrase que j’ai trouvée belle, pleine de sens.  » Manger c’est se souvenir » 

Il s’agissait, entre autres, du fait que les aliments sucrés participent à la gestion de nos émotions négatives et nous ramènent  aux premiers plaisirs alimentaires de la toute petite enfance.  D’où la phrase « manger c’est se souvenir ». 

Pour moi, cette phrase va tellement plus loin. Elle interpelle tous ceux qui sont « d’ailleurs », tous ceux qui ont connu des ruptures. Rupture du lieu de vie, rupture du fait de décès ou d’éloignement, rupture tout simplement parce que chacun avance en âge. Notre alimentation nous liant à ceux qui nous ont précédés et nous incitant à partager avec ceux qui prennent le relais. 

Nana Mouskouri le chante si bien : « hier encore le temps était aussi doux que du miel » (voir le clip).  Encore une référence alimentaire..

Au delà de la nostalgie, profitons de ces jours de confinement pour faire et refaire des plats familiaux qui ont du sens, qui sont mémoire; qui prennent du temps (on en a plein) et qui permettent de « faire » ensemble si on a la chance d’être avec des proches. Nul besoin de réussir le plat… mais il faut savoir le raconter.

J’irai même plus loin que la phrase initiale. Cuisiner c’est créer tous les jours les souvenirs de demain.  Rire d’un ratage monumental, inventer une nouvelle recette improbable parce qu’il manque deux ingrédients sur trois, s’émouvoir en regardant un petit avec une toque trop grande tentant de reproduire un plat ancestral.

 Car cuisiner c’est donner de l’amour, accepter d’en recevoir. 

Le moment n’est pas à compter les calories mais à tisser du lien.  

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut